Rechercher dans ce blog

lundi 26 septembre 2011

MOINS QUE ZERO, Bret Easton Ellis ****

Détails sur le produit
1/04/0988

Résumé :
La révélation des années quatre-vingt assurément. Le premier livre du sulfureux Ellis, qui n'a alors que vingt ans, est un choc. À sa sortie pourtant, Moins que zéro est modérément accueilli par les critiques américains. Il connaît en revanche un énorme succès en France.
L'histoire, un puzzle dont on ne cesse de replacer les morceaux, est celle de personnages interchangeables, jeunes gens dorés sur tranche, désoeuvrés et la tête enfarinée. L'un s'ennuie à mourir dans son loft de deux cents mètres carrés, l'autre cherche désespérément un endroit ou passer la soirée et tout ce joli monde de dix-huit ans à peine se téléphone et se retrouve dans les lieux les plus chics de Los Angeles. Pour méditer, bien entendu, sur les dernières fringues à la mode ou le meilleur plan dope de la ville. Et les parents dans tout ça ? Ils sont trop occupés et stressés par leurs boulots, leurs maîtresses ou leurs psychiatres pour voir ce que devient leur charmante progéniture. Au bout du compte, on a l'impression d'un immense vide, d'une vie qui n'a plus aucun sens. Et là où l'on était d'abord agacé, on finit par être ému, puis révolté. Car, c'est toute la force d'Ellis de nous faire comprendre que ce monde roule un peu trop souvent sur la jante. --Stellio Paris


Critiques :
Sacralisé roman porte parole de la génération MTV, Less Than Zero est de ces livres, qui, comme 'l'Attrape cœur' de Salinger, ou 'l'Etranger' de Camus, ont su restituer de manière parfaitement sincère et authentique le mal-être post adolescent de leur époque. Héritier du trouble identitaire de Holden Caulfield, ou de l'insensibilité quasi inhumaine de Meursault, Clay est un fils de bonne famille parti étudier dans le New Hampshire. De retour pour les vacances, Clay retrouve ses amis et constate de manière détachée, résignée, voire impuissante, la vacuité qui anéantit les gens de son âge. Ils sont riches, ils sont beaux, ils ont tout, mais il leur manque l'essentiel : "ils n'ont pas quelque chose à perdre". Alors, si presque tous s'ennuient, presque tous essaient de montrer qu'ils s'amusent. Tels des rejetons des clips de MTV, les personnages de Bret Easton Ellis vivent en play-back, jouant mollement à convaincre ceux qui les regardent mais ne perdant jamais à l'esprit que finalement rien n'est vrai. Ils tapinent, lisent "The Face", écoutent Squeeze, sniffent de la coke, se tapent des snuffs movies, mais finissent par conclure : "je crois que nous savons plus éprouver le moindre sentiment". En ce sens, Less Than Zero dresse un état des lieux vertigineux de la jeunesse des années 80 qui, face à l'opulence et la surmédiatisation, ne parvient pas à trouver d'autre alternative que celle de la disparition, pour non pas vivre, mais seulement survivre.
Romain Monnery, evene.fr

Mon P'tit Blog :
Surprenant : dérangée par le fait qu'il ne s'y passe rien, que tout est cru, que la vie leur passe à côté, trop de drogue, trop de sexe et pourtant... j'ai lu jusqu'au bout. Oui Los Angeles, j'ai roulé sur ces grands périphériques frénétiques et bondés: alors ce vague à l'âme, dès le début, qu'il y a là du superficiel à éviter, c'est tout de suite évident et puis voilà BEE nous y plonge dedans avec tous les détails mais le principal ! Certains passages d'une vie alenguie sont à relire à voix haute...Tout dire pour dire que la vie ne rime à rien, étonnant non !  Ces personnages si crus, si arides sont là pour convaincre que ça peut exister, que le temps de la lecture vous en êtes ; à savoir tout de même que le livre est une fiction composée de ragots épouvantables, dixit l'auteur lui-même . C'est le malaise d'une génération qui n'attend rien, qui n'espère rien et qui s'alimente de sa nébuleuse ; mais l'auteur fait un constat et ne les applaudit pas, alors on attend son verdict final : la liberté par l'argent n'alimente qu'instabilité, le monde manque de cohérence... La vacuité de ces vies nous dérange tous !  Certains sûrement n'y trouvent aucun intérêt à la lecture, mais il l'a dit lui-même : c'est une mise en accusation d'un mode de vie ! Ouf, nous voilà rasssurés... Et tout un style particulier : on quitte la dernière page désarmé, un mal-être ténu, mais pour ma part avec l'envie certaine de lire un autre BEE...

samedi 3 septembre 2011

LE POIDS DES SECRETS, 5 tomes, Aki Shimazaki *****

Actes Sud - Oct 2005
L'auteur en quelques mots...Née au Japon, Aki Shimazaki vit à Montréal depuis plus de dix ans.
Tsubaki est le premier volet de sa pentalogie Le Poids des secrets, qui comprend également Hamaguri, Tsubame, Wasurenagusa et Hotaru (tous publiés par Leméac/Actes Sud). Elle a remporté le prix Ringuet de l'Académie des lettres du Québec pour Hamaguri et le prix Canada-Japon pour Wasurenagusa.


Résumé :
A la mort de sa mère, une survivante de la bombe atomique de Nagasaki, Nakiko se voit remettre deux enveloppes. La première est adressée au frère de sa mère, dont Nakiko ignorait l'existence. La seconde contient une lettre dans laquelle la défunte révèle à sa fille le drame qui l'a hantée toute sa vie. 
Dans la lettre laissée à sa fille, Yukiko évoque les épisodes de son enfance et de son adolescence auprès de ses parents, d'abord à Tokyo puis à Nagasaki.
Elle reconstitue le puzzle d'une vie familiale marquée par les mensonges d'un père qui l'ont poussée à commettre un meurtre. Obéissant à une mécanique implacable qui mêle vie et Histoire, ce court premier roman marie le lourd parfum des camélias (tsubaki) à celui du cyanure. Sans céder au cynisme et avec un soupçon de bouddhisme, il rappelle douloureusement que nul n'échappe à son destin
.       
Critiques:
Coup de coeur Fnac 2009

Mon P'tit Blog :
Au fil des cinq tomes qui déroulent l'histoire en progressant comme une caméra, l'auteur nous amène dans la vision qu'ont les japonais de la seconde guerre mondiale et du largage de la bombe atomique sur Nagasaki. Il aborde également les relations entre Coréens et Japonais de l'époque... Des petits livres très sensibles, tellement délicats et profonds que chaque personnage vous renvoie à une partie non encore dévoilée. Le fond de l'histoire n'a rien de réjouissant, mais on aime revenir sur ce passé avec toute la pudeur des sentiments évoqués et, n'est-ce pas le but de nos lectures, les sentir proches de nous. Un très beau moment de lecture.