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mercredi 22 décembre 2010

CANNIBALE, Didier Daeninckx *****


Résumé :
1931, l'Exposition coloniale. Quelques jours avant l'inauguration officielle, empoisonnés ou victimes d'une nourriture inadaptée, tous les crocodiles du marigot meurent d'un coup. Une solution est négociée par les organisateurs afin de remédier à la catastrophe. Le cirque Höffner de Francfort-sur-le-Main, qui souhaite renouveler l'intérêt du public, veut bien prêter les siens, mais en échange d'autant de Canaques. Qu'à cela ne tienne ! Les « cannibales » seront expédiés.
Inspiré par ce fait authentique, le récit déroule l'intrigue sur fond du Paris des années trente - ses mentalités, l'univers étrange de l'Exposition -tout en mettant en perspective les révoltes qui devaient avoir lieu un demi-siècle plus tard en Nouvelle-Calédonie.

Mon p'tit Blog :
Un livre court et passionnant, troublant et choquant puisqu'il est inspiré de fait authentique. On se sent toujours mieux, à mon avis, de prendre conscience de tout ce que l'âme humaine est capable de faire, et encore plus quand ils ont été nos prédécesseurs : cela évite une trop grande légéreté, un sourire trop complaisant au genre humain, et l'espoir surtout qu'on sera du côté de ceux qui ne veulent pas faire partie de ceux-là ! Je vous recommande cette lecture en période de fêtes !!

Extrait : "Le problème, c'est que si tu nous avais ouvert le barrage, à l'heure qu'il est, tu ne saurais rien de lui !"

lundi 20 décembre 2010

LE CHANT DU VOYAGE, Jacques Lanzmann ***+

Mon p'tit Blog :
Extrait : "(..) sans doute butinait-il déjà quelque calice dans un champ de ténèbres"
" Et puis repartir. Reprendre la route, marcher ensemble, au corps à corps, longtemps, très longtemps, à plein temps. Parce que marcher, c'est aller au bout de soi-même tout en allant au bout du monde. Parce que marcher, c'est toujours revenir. De loin, même quand on est tout près. Parce que marcher, c'est partir. Parce que partir, ce n'est pas mourir un peu. Au contraire, partir, prendre la route, c'est vivre à fond. C'est se fondre dans le paysage. C'est traverser les apparences et s'habituer aux différences."

jeudi 2 décembre 2010

LA MER NOIRE, Kéthévane Davrichewy****

Sabine Wespieser 2010
Récompensé : Kéthévane Davrichewy reçoit le prix Landerneau 2010
Résumé :
En ce jour anniversaire de ses quatre-vingt-dix ans, la première pensée de Tamouna est pour Tamaz, son amour de jeunesse. Cet homme, qu'elle a rencontré l'été de ses quinze ans à Batoumi, et qu'elle n'a cessé d'attendre, devrait être le quarante et unième convive de la fête familiale qui se prépare. La longue journée anniversaire est comme la métaphore de la vie de Tamouna. Entourée des siens, elle a laissé ouverte la vanne des souvenirs, et peu à peu, l'image de la doyenne qu'elle est devenue se superpose à celle de la jeune fille exilée. L'arrivée tardive de Tamaz en éternel amoureux achève de créer le trouble.

Revue de presse :
Télérama - Marine Landrot
Kéthévane Davrichewy a le rêve partageur et la plume voyageuse. Elle offre à son héroïne en voie de pulvérisation intérieure un dernier voyage cérébral, à travers ses souvenirs hachés, douloureusement planants.


Mon p'tit Blog :
Une écriture faite de nostalgie d'exilés, de la force d'avancer quand on est encore jeune. Une lecture douce où l'inexorable souvenir de son enfance et de son 1er émoi retient le temps des personnages et le nôtre aussi ! Livre primé. Une très belle lecture !

vendredi 26 novembre 2010

NAISSANCE D'UN PONT, Maylis de Kerangal***

Verticales 2010
Résumé :
Ce livre raconte la construction d'un pont suspendu, quelque part dans une Californie imaginaire, à partir des destins croisés d'une dizaine d'hommes et de femmes, tous employés du gigantesque chantier.
Un roman-fleuve, 'à l'américaine', qui brasse des sensations et des rêves, des paysages et des machines, des plans de carrière et des classes sociales, des corps de métiers et des corps tout court.
Mon p'tit Blog :
Le livre trouvera un large public peut-être plus masculin ? Le thème est original, le décor propre à se fondre dans son imaginaire et dans ce mélange de personnalités lancées vers un même défi. Le style est souvent court, presque technique, une belle maîtrise du sujet par l'auteur. Il mérite le détour et surtout du temps pour rentrer dans cette atmosphère particulière et unique, ce qui me fait penser à d'autres romans américains où une fois que le lecteur parvient à entrer dans le texte, il y est jusqu'au petit doigt....
Extrait : "S. se relèvera d'un bond, enchaînera les gestes avec rapidité, comme si toute pause, tout silence, contribuait à l'affaiblir"

samedi 20 novembre 2010

CARNETS D'ORIENT, Jacques Ferrandez*****


Casterman 1987
Résumé :
"Carnets d’Orient" raconte l’histoire algérienne de sa conquête en 1836 à son indépendance, à la fin des années 50. Les cinq volumes nous plonge dans une grande saga familiale sur la colonisation, ou romances, amours secrètes et intrigues se multiplient. Visiblement fasciné par les carnets de Delacroix, Jacques Ferrandez a décidé de compléter cette série avec de véritables carnets d’Orient contemporain, nous entraînant à Istanbul, en Syrie, et en Irak pour un témoignage poignant


Mon p'tit Blog : 10 tomes parues pour revisiter l'histoire de l'Algérie. Une structure de récit très riche, un dessin tout en finesse à l'aquarelle pour des tableaux de vie très variés, permettant la réflexion et un panorama complet de l'Algérie pendant la colonisation française.
T1 Djemilah  1836-1846
T2 L'année du feu 1871-1872
T3 Les fils du sud 1904-1914
T4 Le centenaire 1930
T5 Le cimetière des princesses 1954
T6 La guerre fantôme oct 1954-oct 1956
T7 Rue de la bombe 1956-1957
T8 La fille du Djebel Amour 1957-1958
T9 Dernière demeure 1958-1960
T10 Terre fatale 1960-1962

dimanche 14 novembre 2010

L'ATLANTIQUE SUD, Jérôme Tonnerre ****

Grasset 2006

Résumé :
Après le suicide d'Arnaud Tonnerre, administrateur du musée de l'Homme , sa femme Anna sombre dans la dépression. La fille aînée du couple, Laurence, élève ses deux frères, Bertrand et Jérôme. Bertrand, le fils préféré, connaîtra une belle réussite et épousera Marie-Caroline, une précieuse ridicule. Jérôme, le mal-aimé, passera son enfance en pension et en gardera une névrose carabinée. Adolescent dans les années 70, il rêve de 'faire la route' mais ne parviendra jamais à décider d'une destination. Il deviendra Jérôme Tonnerre, le narrateur de ce roman.

Revue de presse
La critique evene.fr *****   Scénariste réputé - il a écrit ou co-écrit près d'une trentaine de films, notamment pour Claude Sautet, Patrice Leconte, Yves Robert, Philippe de Broca -, Jérôme Tonnerre livre ici ce qu'il appelle "une fiction à tendance autobiographique". Son roman donc s'ouvre sur l'incinération de la mère du narrateur, laquelle a demandé comme dernières volontés de voir ses cendres jetées dans l'Atlantique Sud. C'est dire si la dédicace - A ma mère, probablement - prend tout son sens et ce livre des allures de tombeau.
Pour comprendre pourquoi cette mère, peu aimante et triste - tellement triste - a souhaité l'océan comme dernière demeure, le narrateur part en quête de souvenirs de familles et va peu à peu reconstruire une histoire, son histoire, dans laquelle le lecteur se glisse avec beaucoup de bonheur. D'abord parce qu'elle raconte la vie, finalement assez banale, d'une famille française des années 60, où Georges de Caunes présentait le journal et où les enfants regardaient Kiri le Clown et La Maison de Toutou. Ensuite parce qu'on ne peut que s'attacher au personnage central, ce voyageur immobile qui rêve de grandes aventures alors qu'il est incapable de dépasser le quartier du Gros Caillou où il habite, voire l'appartement maternel qu'il occupe depuis toujours. Enfin parce que dans ce récit pourtant pétri d'humour - les séances chez le psy, les faux départs vers des terres lointaines, les quiproquos autour de l'urne -, affleure la difficulté de se construire, de s'accepter et de faire la paix entre le passé - en l'occurrence celui de sa mère - dont on ne sait pas tout et le futur on ne connaît encore rien.

 
Mon p'tit Blog : Un bon plaisir de lecture. Entre la quête du voyage, sa nostalgie immuable, et les empêcheurs de tourner en rond que sont la dépression, les non-dits familliaux, la solitude familière. Mais surtout une très belle façon d'explorer le départ, l'appel de terres inconnues pour un personnage qui au final, lui, ne semble jamais prêt à quitter ses propres murs ! En tout cas, il sait nous en donner le goût...
Extrait : "Sur un navire, on appelle les oeuvres mortes la partie qui dépasse de la ligne de flottaison, les oeuvres vives la partie immergée. Ce qui reste caché est vivant."

lundi 8 novembre 2010

VACANCES DANS LE COMA, Frédéric Beigbeder

1994 -poche


Résumé du livre
Une boîte de nuit tendance à l'ambiance orgiaque : " les Chiottes". C'est l'occasion pour Frédéric Beigbeder, par l'intermède de l'oeil averti du narrateur, de dresser quelques portraits bien sentis de la faune nocturne déjantée.

Revue de presse
Critiques EVENE.FR : Les heures défilent et Marc Marronnier de se délecter ! Ambiance psychédélique, décor hallucinant (sanitaires géants…) le nouveau night club branché parisien 'les Chiottes' va devenir inéluctablement le lieu de prédilection de toute la branchitude parisienne. Les top model d'hier et d'aujourd'hui peuvent vous l'affirmer. Joss Dumoulin, le DJ de choc mixe sans relâche sous les regards extasiés de la faune qui s'agite. Un verre de lobotomie, une pilule d'ecstasy, de charmantes demoiselles suffisent pour que Marc Marronnier multiplie les élucubrations les plus lucides. Il nous fait part des visions successives qui s'imposent à lui. Nous voilà plongés dans un vertige inextinguible où tout le monde se côtoie mais nul ne se connaît. Fêtard invétéré, hédoniste dans l'âme, Marc Marronnier erre en quête de plaisirs immédiats. Joie éphémère et mal en semence s'entremêlent pour donner naissance à un abîme des plus glauques : une boîte de nuit peuplée de dépravés. Cet abîme, Beigbeder s'y est souvent retrouvé ; sa diatribe s'avère finalement quelque peu complice. Il s'insurge contre ces noctambules dépressifs mais fréquente leur cloaque. Embarqués dans une aventure extraordinaire, nous ne pouvons que nous extasier de tant d'absurdités ; des aberrations on ne peut plus burlesques. Beigbeder nous abreuve de vérités tragi-comiques qui indubitablement font rire, notamment son théorème du " test du triple pourquoi "… Exaltés, révoltés, vous verrez, ce roman ne vous laissera pas indifférent !

Mon p'tit Blog  Alors je ne suis ni exhaltée ni révoltée ! Une chose m'a plu, le titre, parce que dans ma lecture tout a été comateux !! Désolé... Oui, j'ai aimé
Extrait : "Il n'y a aucune différence enter la fête et la vie : elles naissent de la même façon, grandissent et déclinent de la même manière. Et quand ça meurt, il faut réparer les dégâts, ranger les chaises renversées et donner un coup de balai, ah les cons, ils ont tout saccagé."

mardi 2 novembre 2010

LES ORPAILLEURS, Thierry Jonquet *****

Gallimard 1993


Trophée 813 du meilleur roman en 1993.
Prix Mystère de la critique 1993.


Résumé du livre
La main droite avait été tranchée, net, au niveau du poignet. Rien ne permettait d’identifier le cadavre, celui d’une femme. Dans la semaine qui suivit, on en découvrit deux autres, assassinées selon le même rituel. Si le meurtrier tuait ainsi en amputant ses victimes, c’était avant tout pour renouer avec ses souvenirs. Il effectuait un voyage dans le temps. Mais pour aller au bout du chemin, il lui fallut emprunter une route que bien d’autres avaient suivie avant lui. Des hommes, des vieillards, des enfants. Des femmes aussi. 

Revue de presse
Coups de coeur Le Comptoir des Mots
Du roman policier "classique" (Les Orpailleurs, Moloch) à la fable sociale (La Bête et la Belle) en passant par un bref roman coup de poing, noir de chez noir et au dénouement saisissant (Mygale) : quatre oeuvres majeures pour découvrir, redécouvrir et mesurer toute l'étendue du talent du regretté Thierry Jonquet. Indispensable !
Coups de coeur Librairie Le Genre Urbain
Les éditions Gallilmard ont eu l'heureuse idée à travers leur collection folio policier de nous regrouper quatre romans sensationnels de notre ami bellevillois, le regretté Thierry Jonquet. Il s'agit de "les orpailleurs", "Moloch", "Mygale" et "la bête et la belle". Le point commun entre ces quatre histoires est un sens de la narration qui vous emmène jusqu'au bout d'un suspens haletant avec rebondissements et retournements de situation à vous faire perdre la tête. Un moyen excellent de découvrir Thierry Jonquet, un des maîtres du roman noir français. Et en plus, quatre livres en un à ce prix là, vous n'avez aucune excuse !
Ps : j'ai un vrai faible pour "les orpailleurs" (oui je sais, ça se passe à Belleville !)

Mon p'tit Blog Lu d'une traite. Un excellent policier dans un style nouveau pour moi, c'est le premier que je lis de Jonquet et pas le dernier !! J'en ai 4 en attente... C'est un livre cadeau valeur sure et interdit de l'offrir sans l'avoir lu...

lundi 1 novembre 2010

L'EMPIRE DU SILENCE, Jacques Lanzmann ****

2005
Résumé du livre
" Le désert ne se visite pas. Il se vit. Pour les uns, il raconte des fables de sable. Pour les autres, il est muet, silencieux, indifférent aux états d'âme. Pour les uns, il est l'âme. Il est le retour aux sources et source d'inspiration. Il est littérateur et poète, inventeur de chimères, pourvoyeur de légendes. Pour les uns, le désert est comme une seconde naissance. Il les accouche. Pour les autres, le désert n'est qu'un vaste cimetière. Il les enterre. Pour les uns encore, il représente la pureté, l'absolu. Pour les autres, il est souffrance, péché, enfer. À vrai dire, le désert est un exceptionnel révélateur du " caractère humain. " Ces quelques lignes extraites de L'Empire du silence constituent une brillante introduction à un texte qui est tout à la fois roman d'aventures et conte philosophique. Au travers des recherches croisées d'un baroudeur sur le retour, Victor Barski, traducteur de l'idiome garamante et possesseur du livre sacré de ce peuple saharien disparu au XIe siècle, et d'un auteur très " rive gauche ", Claire Dumas, le lecteur se laisse prendre, irrésistiblement, à un récit sans le moindre temps mort et qu'un art consommé de l'écriture et de la construction narrative rend captivant de bout en bout. Quasiment picaresque par son don d'emboîter les récits les uns dans les autres, telles des poupées gigognes littéraires, l'ouvrage offre aussi, offre surtout, une ode à la splendeur du désert, de tous les déserts, écrite avec le talent que l'on connaît à ce grand voyageur qu'est Jacques Lanzmann.

Revue de presse
L'express, 2005
Une traque philosophique, parfois sanglante, mais toujours captivante.

Mon p'tit Blog
J'ai beaucoup aimé ce livre. Bien sûr une ode au désert, donc aux contrées lointaines, inaccessibles et donc au voyage. Un narrateur exquis qui vous emporte avec lui dans un exotisme de longue durée. Des personnages attachants, du grand explorateur mythique à la journaliste en quête de tout plein de choses en définitive. J'ai voyagé avec eux tout au long des pages et je sais que pour partir entre les lignes, un Lanzmann ça tient la route !

Extrait :"Chez les Borroros comme chez les Peuls et les Touaregs, l'état civil est aussi nomade que les caravaniers. On ne déclare pas forcément dans les meilleurs délais un bébé durant un long parcours ou une transhumance. L'enfant doit d'abord vivre, faire la preuve qu'il est protégé par les esprits bénéfiques, que ceux-ci ne le lâcheront pas en cours de route. Dans le doute, la mère attend parfois plusieurs années. Alors on finit par l'oublier. Il n'y a rien à gagner, ni prime ni allocation, même pas un peu de lait en poudre quand les mamelles de la bufflette sont taries. Chez les gens du désert, le trou de la Sécurité Sociale est depuis longtemps comblé par le sable."

mardi 26 octobre 2010

LE BABY-SITTER, Jean-Philippe BLONDEL ****

Buchet Chastel _ mars 2010
Résumé du livre
Alex galère financièrement. Dur dur la vie d'étudiant... Lorsqu'il a soudain une idée... et s'il faisait du baby-sitting  Homme et baby-sitter, ça doit être possible Apparemment oui. Il a même beaucoup de succès. Du haut de ses 1 mètre 93, peut-être qu'Alex est rassurant  N'est-ce pas ce que recherchent les parents qui confient leur(s) enfant(s) à  un(e) baby-sitter  A moins qu'ils n'aient, eux-mêmes, besoin d'être « baby-sittés», écouté... Alex devient peu à  peu un confident, un ami, un amant, un mentor. Il apprend à  découvrir, en profondeur, ces adultes qui cachent tous une blessure. L'existence n'est-elle pas un drame permanent qu'il convient, néanmoins, de prendre à  la légère  Le Baby-sitter est un roman extrêmement sensible et positif. Le lecteur se laisse emporter parce que les personnages et les situations sont ancrées dans le réel, le quotidien. Ces histoires, qui se croisent et qui captivent, sont aussi les siennes. Au fil des petits et des grands drames, Alex contribue à  dévoiler les secrets de ceux qui l'entourent. Jusqu'à  la dernière scène, très poétique, où un rêve deviendra réalité.

Revue de presse

Mon p'tit Blog Beaucoup de plaisir dans la lecture de ce roman rafraichissant ! Bien sûr il fallait s'attendre à ce que soit surprenant d'appeler un étudiant à la rescousse pour garder ses enfants, mais ce qui séduit c'est l'infini douceur qui s'en dégage alors qu'il traverse les hauts et les bas de son 'petit boulot' mais aussi de sa propre vie. Beaucoup de tendresse à revenir sur les vies des personnages qu'il va finalement partager avec beaucoup d'humanité et de pudeur, alors qu'on peut penser que 3 heures de temps passées à domicile, cela peut s'envisager aussi sans intrusion, en restant au bord... Et puis cette phrase finale qui suggère que tout est là "profondeur et légèreté", je trouve ça aussi efficace qu'une séance chez son psy...!

lundi 25 octobre 2010

SEULS, Laurent Mauvignier

Editions de Minuit _ Février 2004

Résumé du livre
Pauline est revenue. En attendant de trouver un appartement, elle s'est installée chez Tony, comme lorsqu'ils étaient étudiants.
Tony raconte à son père que rien n'a changé: il fait toujours semblant de n'être pas amoureux d'elle, et elle ne s'aperçoit de rien.
Mais quand Tony part sans prévenir personne, c'est à Pauline que son père va demander de l'aide. Et cette fois, il faudra bien que tout soit dit.

La revue de presse
Télérama
Sur une histoire sentimentale somme toute banale, Laurent Mauvignier bâtit un roman de l'angoisse, du silence, du désespoir, de l'incommunicabilité... Subtile construction que celle de ce livre où les narrateurs extérieurs au drame se succèdent (le père de Tony, le compagnon de Pauline) pour raconter l'irracontable. L'écriture de Laurent Mauvignier est une quête, une mise en abyme des mots. Une lente avancée dans le magma du langage.

Mon p'tit Blog  J'ai eu beaucoup de mal à démarrer cette lecture au style haché, aux phrases courtes, mais portant le texte sans doute idéalement. J'ai même, je crois, pris des pages au hasard, continué par la fin et finalement repris la lecture comme si je n'avais pas triché. Je sentai la tragédie, la solitude de ses personnages, le désarroi, l'esseulement dans lequel la ville contribuait à les plonger et une tristesse sourde que je ne voulai pas, que je refusai. Oui, ce roman est difficile à lire, mais je ne peux pas dire qu'il m'ait déplue. Il m'a dérangée comme me dérangent la noirceur de la vie, les destins tragiques et les gens désespérement seuls. Je vais en lire d'autres pour mieux comprendre le style Mauvignier...

LE CONFLIT la femme et la mère, Elisabeth Badinter

Flammarion 2010
Élisabeth Badinter est agrégée de philosophie et spécialiste du siècle des lumières. Elle a notamment consacré aux grandes figures du XVIIIe siècle des biographies marquantes (Madame du Châtelet, Madame d'Épinay Condorcet, etc.) et une trilogie essentielle, Les Passions intellectuelles.

 
Résumé du livre
Pourquoi Elisabeth Badinter reprend-elle la plume aujourd'hui ? Parce qu'elle constate un repli inquiétant sur le terrain des droits des femmes, lequel se manifeste, par exemple, par la forte baisse de la natalité dans tous les pays développés (bien moins nettement en France comme on sait), la hausse conjointe du nombre de femmes qui ne veulent pas avoir d'enfant (en dix ans, la proportion a doublé), le regain des discours naturalistes visant à river les femmes à leur rôle de mère, et plus spécifiquement par le biais d'un diktat concernant l'allaitement... La barque de la maternité est aujourd'hui chargée de trop d'attentes, de contraintes, d'obligations. Selon l'auteur,  il y a péril tant pour la femme et le couple que pour le lien social : quelle perspective offre une société où le fait d'avoir un enfant serait le lieu d'un clivage fatidique ?

La revue de presse
L'Express
De ce livre, à la fois critique raisonnée et constat, il ressort une paradoxale exception française. Championnes d'Europe de la natalité, les Françaises détiennent aussi le record de la contraception. Pour Elisabeth Badinter, la femme émancipée est le fruit d'une longue tradition. Au siècle des Lumières, aristocrates et bourgeoises confient leurs enfants à la nourrice pour se consacrer aux choses de l'esprit et tenir salon. Le marmot, épuisant fardeau, et les devoirs de la maternité ne définiront jamais l'identité de la femme classique. Aujourd'hui, la Française ne fera pas marche arrière. L'élite diplômée, refusant la besogne des langes, sans céder sur la joie d'être mère, refuse le poids coupable de l'"instinct maternel" et veut choisir.

Mon p'tit Blog  Je n'ai pas accroché sur la reprise de ses idées. Il n'est pas question de douter de celles que l'auteur exprime, elles ne datent pas d'aujourd'hui ! Mais je trouve que sa présentation du "combat" des femmes n'a pas du tout changé depuis ses premiers exposés, alors je me suis quelque peu ennuyée ! J'attendais une façon nouvelle d'appréhender cette grande question qu'est finalement l'équilibre de la femme dans la société d'aujourd'hui et je me suis retrouvée devant un exposé cérébral de sa place, qu'elle soit en tant que mère ou en tant que femme ! Le débat pour moi n'est pas au plus fort de nos vies actuelles -rien de nouveau à l'horizon !-, et au vu des nouvelles contraintes qui s'imposent à tous ; l'important aurait été aussi de faire un point sur ce que fait chacune d'entre nous des choix ou des non choix -certes- qui s'offrent à elles, parce que si la société n'avance pas dans ses propositions, comment ne pas croire que la femme ne trouve pas des ressources et qu'elle cherche tout de même à trouver son chemin... Je trouve en cela les lettres sélectionnées par Ménie Grégoire parmi les 100 000 reçues à RTL , sous le titre Comme une lame de fond, 1967/1981  plus réjouissantes !

dimanche 17 octobre 2010

LE DERNIER AMOUR, Christian GAILLY ***

Les Editions de Minuit - 09/2004
Résumé du livre
Le compositeur Paul Cedrat, sait depuis trois mois qu'il est condamné. Le jugement porté sur sa musique le laisse indifférent. Il veut vivre ses derniers moments, seul, dans sa villa au bord de la mer, 'Les flots bleus'. Mais personne n'est jamais à l'abri d'une histoire d'amour.

La revue de presse
Télérama
Ce n'est sans doute pas le plus important des livres écrits par Christian Gailly, mais le charme de son style tout en délicatesse opère merveilleusement. Et la musique est toujours présente, au coeur d'un récit qui aurait pu être un noir requiem et qui a la fraîcheur, la légèreté d'une fugue.
Topo
Rédigé avec des termes en apparences allusifs et hasardeux, en vérité plongés dans la ciguë des derniers instants, cet impromptu en chambre du trop discret Christian Gailly ne se laisse pas oublier de sitôt.

Mon p'tit Blog  J'aime bien le style Gailly, vaporeux, touchant les situations du bout des doigts, fleurtant avec ses personnages ; ici cela lui permet d'aborder le thème de la mort et de la maladie et bien sûr personne n'a envie de s'y approcher de trop près. Une fin tout en finesse, pour encore une fois ne pas toucher trop vite ce qui pourrait faire mal...

CE QUE JE SAIS DE VERA CANDIDA, Véronique Ovaldé *****

Mon p'tit Blog : Une lecture envoutante, très bien écrite, où le destin tragique de ces trois générations de femme, dans un décor imaginaire mais que l'on touche du bout des doigts, se dilue dans un univers telleement romanesque qu'on a bien du mal à le quitter. Existe en Audiolib !