Rechercher dans ce blog

dimanche 30 avril 2023

On était des loups, Sandrine Collette

 On était des loups par Collette   Cliquez vers babelio...

Résumé

Ce soir-là, quand Liam rentre des forêts montagneuses où il est parti chasser, il devine aussitôt qu’il s’est passé quelque chose. Son petit garçon de cinq ans, Aru, ne l’attend pas devant la maison. Dans la cour, il découvre les empreintes d’un ours. À côté, sous le corps inerte de sa femme, il trouve son fils. Vivant. Au milieu de son existence qui s’effondre, Liam a une certitude. Ce monde sauvage n’est pas fait pour un enfant. Décidé à confier son fils à d’autres que lui, il prépare un long voyage au rythme du pas des chevaux. Mais dans ces profondeurs, nul ne sait ce qui peut advenir. Encore moins un homme fou de rage et de douleur accompagné d’un enfant terrifié.

Mon p'tit Blog : Toujours ce même style singulier propre à Sandrine Collette, doucement âpre, propre à l'éveil d'émotions soudaines et complexes, qui viennent enrichir des portraits saisissants de personnages dont on aime longtemps la proximité et l'humanité révélée dans une nature envoûtante. 

samedi 15 avril 2023

Le petit roi, Matieu Belezi

 Ed La Tripode février 2022

 

 

 

 

 Cliquez vers babelio

 

Résumé :  

Abandonné par sa mère, un enfant se retrouve confié à son vieux grand-père, un paysan vivant seul dans une petite ferme provençale. Depuis cette scène, si simple, Mathieu Belezi réussit à dire la vérité d’un monde. L’indifférence répétée des saisons, la cruauté, l’absurdité des destins, la violence des désirs, le besoin d’amour, tout est là et brûle dans ce bref roman, dont la beauté et la puissance font écho à celles d’Attaquer la terre et le soleil, Prix littéraire du Monde 2022.
Roman sidérant d’une centaine de pages, Le Petit Roi se révèle un chef-d’œuvre. À l’instar d’œuvres comme Jeux interdits, Sa majesté des mouches ou encore Les 400 coups, il réussit à dire avec force le vertige de l’enfance, loin de toute mièvrerie. La musicalité et la fulgurance des phrases que déploie ce texte nous font vivre de façon bouleversante l’attente et la désillusion d’un enfant qui n’aspire qu’à être aimé.
Publié une première fois en 1998, et inexplicablement oublié depuis, Le Petit Roi est le premier roman de Mathieu Belezi. Il réaffirme, si cela était encore nécessaire, l’importance de cet écrivain, dont le Tripode entreprend à partir de 2023 la réédition de toute l’œuvre.

Mon p’tit Blog : Le Petit Roi, parce que chaque enfance invente son royaume... 

Oui de la logique de tous les pouvoirs et dominations, 

Oui de la fragilité née dans la tension du besoin d'amour, d’où la reprise en dernière page "je dis à qui veut l'entendre que mes parents sont morts. Et pour convaincre les autres je suis prêt à user de mes poings".

Au-delà de l'histoire qui prend le parti de nous faire explorer cette démesure, sans jugement c'est vrai, le style choisi par l'auteur enserre la violence de ce jeune garçon jusque dans ses descriptions de paysages. "Trois mois passent. Le ciel se refroidit. Comme devant un tableau noir, j'apprends la terre et ses manigances. Derrière les vitres, je regarde comment le vent s’y prend pour dénuder les arbres. Il n’a besoin que de son souffle et d’un peu de rage.”p15 Ed Le Tripode. Seules les évocations du lien avec son grand-père, qu’il découvre et le surprend, ramènent de la douceur et (le) rappellent à la quiétude d'un quotidien laborieux mais possiblement ressourçant en campagne... Le portrait de cet homme qui accueille avec beaucoup de justesse et de tendresse ce petit fils malmené m'a touchée. Ce lien inattendu mais salvateur pour imaginer une possible réparation... 

Le style est singulier, mais s'il est au service d'un enfant ado mutilé, il peut porter sans doute ce même regard-écriture aiguisé, limé, voire écorché. 

il m'est avis que toute littérature, fiction oblige, peut donner à voir la noirceur de nos âmes tourmentées. C'est une réalité. Il est question du pouvoir des mots qui nous séduit ou qui nous heurte. L'intention d'un auteur doit-elle se résumer à un passage qui dérange ? Et ils dérangent... A quoi bon estampiller l'illustration puissante de Martin Zanollo d'un "âme sensible s'abstenir', plutôt se questionner de là où est la plus grande violence dans le texte ? On débattra sur le style, mais surtout on l'accompagnera (avec envie ou pas) à explorer les réparations possibles et convoquer des lueurs (d'espoir et) d'humanité ! J'ai besoin de le relire à présent.