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jeudi 29 août 2013

LA PORTE, Natsume Soseki *****


On croit d'abord plonger avec délices dans l'intimité d'un couple sans histoires, assez bien résigné à sa paisible médiocrité et peu à peu, dans le cours de ces vies ordinaires, avec leurs méprises quotidiennes, leurs mouvements secrets et leurs élans de faible amplitude, Sôseki dessine un admirable portrait de couple. Mais les personnages de Sôseki ne passent guère les portes auxquelles ils peuvent timidement heurter : ils rêvent d'affirmer un individualisme qu'ils n'ont pas la force d'assumer et, pétris de remords, incapables de parler à ceux qu'ils aiment, ils s'abandonnent à une triste résignation que l'auteur sait mieux que quiconque dépeindre avec une profondeur et une sincérité magistrales.



UN HOMME de Philip Roth *****

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Télérama
Médiapart
wikipedia

Un homme. Un homme parmi d'autres. Le destin du personnage de Philip Roth est retracé depuis sa première et terrible confrontation avec la mort sur les plages idylliques de son enfance jusque dans son vieil âge, quand le déchire la vision de la déchéance de ses contemporains et que ses propres maux physiques l'accablent. Entre temps, publicitaire à succès dans une agence à New York, il aura connu épreuves familiales et satisfactions professionnelles. D'un premier mariage, il a eu deux fils qui le méprisent et, d'un second, une fille qui l'adore. Il est le frère bien-aimé d'un homme sympathique dont la santé vigoureuse lui inspire amertume et envie et l'ex-mari de trois femmes, très différentes, qu'il a entraînées dans des mariages chaotiques. En fin de compte, c'est un homme qui est devenu ce qu'il ne voulait pas être. Ce roman puissant - le vingt-septième de Roth - prend pour territoire le corps humain. Il a pour sujet l'expérience qui nous est commune et nous terrifie tous.

« Seulement, le mariage était devenu une prise, de sorte qu’après s’être beaucoup torturé l’esprit pendant ses heures de travail et ses heures d’insomnie, il avait commencé, par à-coups et dans la douleur, à creuser le tunnel de la liberté ».

« Ici-bas, où les hommes ne s’assemblent que pour s’entendre gémir,
Où la paralysie fait trembler sur le front un triste reste de cheveux gris,
Où la jeunesse devient blême, spectre d’elle-même, et meurt,
Où le simple penser est comble du chagrin…
         John Keats, « Ode à un rossignol » 1968