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jeudi 12 janvier 2012

LE CAS SNEIJDER, Jean-Paul DUBOIS *****

Détails sur le produit
Edition de l'Olivier 10.2011
Résumé :
Victime d’un terrible, et rarissime, accident d’ascenseur dans une tour de Montréal, Paul Sneijder découvre, en sortant du coma, qu’il en est aussi l’unique survivant : sa fille bien-aimée, Marie, est morte sur le coup avec les autres passagers. Commence alors pour Paul Sneijder une étrange retraite spirituelle qui le conduit à remettre toute son existence en question. Sa femme (qui le trompe), ses deux fils (qui le méprisent), son travail (qu’il déteste, et qu’il finira par quitter), tout lui devient peu à peu indifférent. Jusqu’au jour où, à la recherche d’un job, il tombe sur l’annonce qui va lui sauver la vie : il devient promeneur de chiens pour l’agence DogDogWalk… Le cas Sneijder est un livre bouleversant sur un homme qui refuse de se résigner à la perte de sa raison de vivre. Mais ce roman plein de mélancolie est aussi une comédie saugrenue dans laquelle Jean-Paul Dubois donne libre cours à la fantaisie la plus débridée : entre une esquisse d’une Théorie générale des ascenseurs, la description d’un adultère qui n’échappe pas au grotesque et une plongée dans le monde des promeneurs de chiens, l’auteur d’Une vie française affirme à nouveau son goût pour l’humour noir.



Mon P'tit Blog :
J'ai lu ce livre d'un trait.
Un régal dans l'écriture et dans l'histoire très originale du personnage qui décide, à un moment de sa vie après avoir touché une épreuve essentielle, de ne plus se trahir. Alors bien sûr il n'y a pas de limite face à l'ordre social et à l'image que l'on donne.... beaucoup d'humour pour un sujet sensible et au coeur du quotidien.



Extraits :


Depuis l'accident (...), j'ai le sentiment d'avoir une perception plus affinée de la réalité. Comme si durant mon sommeil quelqu'un avait monté le son du vacarme du monde. Il me semble qu'il y a dans l'air quelque chose d'enfiévré, d'hystérique. Chacun guette un os à ronger. On sent une sauvagerie latente, un affolement de la vie.
(....) je n'arrivais pas à dormir, plus que jamais convaincu que les marges de nos vies sont trop étroites pour contenir la somme de nos rêves et le miroir de nos intuitions.
Un accident servait aussi à çà. A comprendre l'origine du malheur. A démonter la machine et à la remonter. A tater le gras de l'huile et le pas du boulon. A considérer l'engin dans son entier. Je veux dire juger de son rôle, de sa fonction sociale et de son importance réelle. Ne pas se laisser abuser par du camouflage. Essayer de distinguer les choses dissimulées derrière les choses, de s'intéresser à ce qui n'est pas visible à l'oeil nu. Par exemple, aux ascenseurs. Qui nous élèvent, mais aussi nous dressent les uns contre les autres.
Vivre ensemble. C'était déjà impossible de coexister avec sa propre famille. La vie était un sport individuel. On pouvait mourir ensemble dans un ascenseur. Pas y vivre. Supporter l'autre était toujours un supplice intime. Surveiller son territoire. Recalculer sans cesse. Pour le reste, les chiens chiaient. Et voilà tout.

vendredi 6 janvier 2012

L'ANGE SUR LE TOIT, Russell Banks *****

Détails sur le produit
2001
Résumé :
Quelques nouvelles, longues et denses – petits romans, presque. L'Afrique, les Rocheuses, des banlieues anonymes : le décor change, les milieux sociaux également. L'univers de Banks est vaste. Mais partout, le même territoire intérieur s'y déploie. Homme ou femme, jeune ou vieux, arpentent ici un no man's land, un pays du non-retour, où chacun lance son cri muet pour appeler, de toutes ses forces, à la liberté, à la lumière. Causes perdues, espoirs trahis, et pourtant, la défaite n'est jamais sûre. Combats et déchirement profonds, d'autant plus profonds qu'ils s'opèrent dans une sorte de paix, un flottement et une errance où le contour qui peu à peu se précise prend la forme du destin. Liberté ou prédestination ? Banks est un moraliste. On peut trouver à cette littérature une esthétique un peu fruste (et la traduction n'arrange rien). Mais le propos atteint des abîmes sans fond, exploite des subtilités formelles infinies. À mesure qu'il plonge, Banks nous soulève. Et la psychologie la plus conventionnelle se transmue en apocalypse. --Scarbo



Mon P'tit Blog :
On se doit de connaitre Russel Banks. N'hésitez pas à aller voir son article à la rubrique "Auteurs section adultes"... Ces nouvelles m'ont emballée, cela tient à son écriture? à la fugacité des situations et la profondeur à la fois des textes, textes qu'on porte longtemps avec soi.

jeudi 5 janvier 2012

12 SEPTEMBRE, L'AMERIQUE D'APRES, Collectif

12 septembre, l’Amérique d’après

Résumé :
Ce collectif rassemble des rencontres, des deux côtés de l'Atlantique, d'auteurs concernés par l'évolution des Etats-Unis. Journalistes, écrivains, dessinateurs de BD et de presse, chanteur, échangent leurs points de vue, en utilisant chacun son média de prédilection. Ils travaillent en binômes, s'écrivent, s'appellent, se répondent, afin de donner naissance à un état des lieux pluriel et pertinent. Des planches de BD, des dessins de presse, des textes, des illustrations, pour un album évènement, en partenariat avec Radio France, qui donnera lieu à des expositions à Paris et à New York.



Mon P'tit Blog :

DANS LES FORETS DE SIBERIE, Sylvain Tesson ****

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Résumé:
Assez tôt, j'ai compris que je n'allais pas pouvoir faire grand-chose pour changer le monde. Je me suis alors promis de m'installer quelque temps, seul, dans une cabane. Dans les forêts de Sibérie. J'ai acquis une isba de bois, loin de tout, sur les bords du lac Baïkal. Là, pendant six mois, à cinq jours de marche du premier village, perdu dans une nature démesurée, j'ai tâché d'être heureux. Je crois y être parvenu. Deux chiens, un poêle à bois, une fenêtre ouverte sur un lac suffisent à la vie. Et si la liberté consistait à posséder le temps ?
  Et si le bonheur revenait à disposer de solitude, d'espace et de silence – toutes choses dont manqueront les générations futures ? Tant qu'il y aura des cabanes au fond des bois, rien ne sera tout à fait perdu.


Mon P'tit Blog :
J'ai beaucoupé aimé cette escapade aux bords du lac Baîkal, en période de fêtes!! Si certains traitent l'auteur de haut, qu'ils tentent de vivre la même aventure. Tesson n'est pas à sa première, mais celle-ci m'a particulièrement touchée puisque qu'en fin d'année, nous vivons tout le contraire... Cette absence à notre société contemporaine et à tous ses excès, ramène à une vie plus authentique et un regard brillant sur notre capacité à se passer de tout cela...

Extraits :
C'est fou ce que l'homme accapare l'attention de l'homme. La présence des autres affadit le monde. La solitude est cette conquête qui vous rend la jouissance du monde. (...) J'ai atteint le débarcadère de ma vie. Je vais enfin savoir si j'ai une vie intérieure.
Le forêt resserre ce que la ville disperse.(...) Usage de la fenêtre : inviter la beauté à entrer et laisser l'inspiration sortir.
Raisons pour lesquelles je me suis isolée dans une cabane : j'étais trop bavard. Je voulais du silence. Trop de courrier en retard et trop de gens à voir. J'étais jaloux de Robinson. C'est mieux chauffé que chez moi, à Paris. Par lassitude d'avoir à faire les courses. Pour pouvoir hurler et vivre nu. Par détestation du téléphone et du bruit des moteurs.
L'ermite accepte de ne plus rien peser dans la marche du monde, de ne compter pour rien dans la chaîne des causalités. Ses pensées ne modèleront pas le cours des choses, n'influenceront personne. Ses actes ne signifieront rien. Qu'elle est légère cette pensée ! Et comme elle prélude au détachement final : on ne se sent jamais aussi vivant que mort au monde !
Mishima : "ce qui donne un sens à notre comportement à l'égard de la vie est la fidélité à un certain instant et notre effort pour éterniser cet instant."
Les livres sont plus secourables que la psychanalyse. Ils disent tout, mieux que la vie.
(...)J'ai admiré la vieillesse des arbres, apprivoisé des mésanges, saisi la vanité de tout ce qui n'est pas révérence à la beauté. J'ai jeté un regard sur l'autre rive.