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samedi 15 avril 2023

Le petit roi, Matieu Belezi

 Ed La Tripode février 2022

 

 

 

 

 Cliquez vers babelio

 

Résumé :  

Abandonné par sa mère, un enfant se retrouve confié à son vieux grand-père, un paysan vivant seul dans une petite ferme provençale. Depuis cette scène, si simple, Mathieu Belezi réussit à dire la vérité d’un monde. L’indifférence répétée des saisons, la cruauté, l’absurdité des destins, la violence des désirs, le besoin d’amour, tout est là et brûle dans ce bref roman, dont la beauté et la puissance font écho à celles d’Attaquer la terre et le soleil, Prix littéraire du Monde 2022.
Roman sidérant d’une centaine de pages, Le Petit Roi se révèle un chef-d’œuvre. À l’instar d’œuvres comme Jeux interdits, Sa majesté des mouches ou encore Les 400 coups, il réussit à dire avec force le vertige de l’enfance, loin de toute mièvrerie. La musicalité et la fulgurance des phrases que déploie ce texte nous font vivre de façon bouleversante l’attente et la désillusion d’un enfant qui n’aspire qu’à être aimé.
Publié une première fois en 1998, et inexplicablement oublié depuis, Le Petit Roi est le premier roman de Mathieu Belezi. Il réaffirme, si cela était encore nécessaire, l’importance de cet écrivain, dont le Tripode entreprend à partir de 2023 la réédition de toute l’œuvre.

Mon p’tit Blog : Le Petit Roi, parce que chaque enfance invente son royaume... 

Oui de la logique de tous les pouvoirs et dominations, 

Oui de la fragilité née dans la tension du besoin d'amour, d’où la reprise en dernière page "je dis à qui veut l'entendre que mes parents sont morts. Et pour convaincre les autres je suis prêt à user de mes poings".

Au-delà de l'histoire qui prend le parti de nous faire explorer cette démesure, sans jugement c'est vrai, le style choisi par l'auteur enserre la violence de ce jeune garçon jusque dans ses descriptions de paysages. "Trois mois passent. Le ciel se refroidit. Comme devant un tableau noir, j'apprends la terre et ses manigances. Derrière les vitres, je regarde comment le vent s’y prend pour dénuder les arbres. Il n’a besoin que de son souffle et d’un peu de rage.”p15 Ed Le Tripode. Seules les évocations du lien avec son grand-père, qu’il découvre et le surprend, ramènent de la douceur et (le) rappellent à la quiétude d'un quotidien laborieux mais possiblement ressourçant en campagne... Le portrait de cet homme qui accueille avec beaucoup de justesse et de tendresse ce petit fils malmené m'a touchée. Ce lien inattendu mais salvateur pour imaginer une possible réparation... 

Le style est singulier, mais s'il est au service d'un enfant ado mutilé, il peut porter sans doute ce même regard-écriture aiguisé, limé, voire écorché. 

il m'est avis que toute littérature, fiction oblige, peut donner à voir la noirceur de nos âmes tourmentées. C'est une réalité. Il est question du pouvoir des mots qui nous séduit ou qui nous heurte. L'intention d'un auteur doit-elle se résumer à un passage qui dérange ? Et ils dérangent... A quoi bon estampiller l'illustration puissante de Martin Zanollo d'un "âme sensible s'abstenir', plutôt se questionner de là où est la plus grande violence dans le texte ? On débattra sur le style, mais surtout on l'accompagnera (avec envie ou pas) à explorer les réparations possibles et convoquer des lueurs (d'espoir et) d'humanité ! J'ai besoin de le relire à présent.

mercredi 4 janvier 2023

Une enfance marocaine, Anne Bragance

 Actes Sud

… sous le grand balancement du soleil, il pourrait enfin dormir et revenir à l’enfance dont il n’avait jamais guéri, à ce secret de lumière, de pauvreté chaleureuse qui l’avait aidé à vivre et à tout vaincre. Albert Camus, le Premier Homme

vendredi 11 novembre 2022

Le sculpteur, Scott McCloud


 www.scottmccloud.com

blog.francetvinfo      

www.bdtheque.com

Wikipedia

Mon p’tit Blog : cette adaptation du mythe de Faust sert à merveille la découverte de ce sculpteur des temps modernes ! Un sacré pavé lu d’une seule traite, entraînée par la solitude vertigineuse mais pas forcément artistique du héros. Ce chemin dépressif semble totalement asservi aux codes de l’univers BD-manga dans lequel il se raconte. Lecture surprenante et originale, qui a demandé 5 ans de travail à son auteur tout de même !

dimanche 6 juin 2021

Ces orages-là, Sandrine COLLETTE *****


 https://www.editions-jclattes.fr/video/sandrine-collette-nous-presente-ces-orages-la/

Mon p'tit blog : un roman sublime sur les pouvoirs de la colère et les ressources d'un jardin minuscule... A lire et relire sur nos pouvoirs fabuleux et nos tentations ultimes. En 2017 j'avais découvert l'écriture de Sandrine Collette avec "Les larmes noires sur la terre"(2017). Auteur à suivre !!

Par l'auteur de Et toujours les forêts, Grand Prix RTL Lire 2020, 
Prix du Livre France Bleu PAGE des libraires 2020,
Prix de La Closerie des Lilas 2020, prix Amerigo-Vespucci 2020.

Avec Ces Orages-là, Sandrine Collette nous offre un roman brut somptueux
sur les ravages de l’obsession, servi par cette écriture au cordeau qui la distingue.

Extraits : "C'est idiot de dire qu'une fois au creux de la vague, on ne peut que remonter, tellement idiot
parce qu'il faut de l'élan pour cela, il faut du courant, et souvent, quand on est 
au creux de la vague,
on se noie ! 

(...)S'effacer du monde. S'apaiser. Du répit, enfin, ce n'est rien d'autre que cela, juste se reposer.
Il y a des gens pour qui l'existence est un trop grand défi. (...) alors il y a ces jours étranges qui ne
peuvent être que de suspens, jours de consolation où rien n'est fait encore, que quelques pierres
posées aux fondations d'un édifice fragile, des solitudes mêlées soudain, tout en délicatesse.

(...) La seule chose pour se débarrasser du doute, c'est de le transformer en certitude.

(...) il n'y a pas de vérité qui tienne : la seule réalité est celle que l'on construit, que l'on invente,
à coups d'idées et de regards, de paroles, de gestes, mais aussi à coup de mensonges.

(...)La réalité sans l'imagination autour, sans déformation, sans dilatation. Projetées sur les
parois d'une caverne éclairée par un feu, des silhouettes ordinaires peuvent prendre l'allure
de géants monstrueux. Pour les ramener à leur taille réelle, à leur forme réelle, il suffit de :
Rallumer la lumière. Eclairer. Eclaircir.

(...) Elle doit l'accepter, juste essayer de faire du beau avec du grave. Ce n'est pas maquiller
la réalité, ce n'est pas remplacer un mensonge par un autre... que la confiance se rétablisse
avec lenteur - non, avec : douceur.