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dimanche 14 novembre 2010

L'ATLANTIQUE SUD, Jérôme Tonnerre ****

Grasset 2006

Résumé :
Après le suicide d'Arnaud Tonnerre, administrateur du musée de l'Homme , sa femme Anna sombre dans la dépression. La fille aînée du couple, Laurence, élève ses deux frères, Bertrand et Jérôme. Bertrand, le fils préféré, connaîtra une belle réussite et épousera Marie-Caroline, une précieuse ridicule. Jérôme, le mal-aimé, passera son enfance en pension et en gardera une névrose carabinée. Adolescent dans les années 70, il rêve de 'faire la route' mais ne parviendra jamais à décider d'une destination. Il deviendra Jérôme Tonnerre, le narrateur de ce roman.

Revue de presse
La critique evene.fr *****   Scénariste réputé - il a écrit ou co-écrit près d'une trentaine de films, notamment pour Claude Sautet, Patrice Leconte, Yves Robert, Philippe de Broca -, Jérôme Tonnerre livre ici ce qu'il appelle "une fiction à tendance autobiographique". Son roman donc s'ouvre sur l'incinération de la mère du narrateur, laquelle a demandé comme dernières volontés de voir ses cendres jetées dans l'Atlantique Sud. C'est dire si la dédicace - A ma mère, probablement - prend tout son sens et ce livre des allures de tombeau.
Pour comprendre pourquoi cette mère, peu aimante et triste - tellement triste - a souhaité l'océan comme dernière demeure, le narrateur part en quête de souvenirs de familles et va peu à peu reconstruire une histoire, son histoire, dans laquelle le lecteur se glisse avec beaucoup de bonheur. D'abord parce qu'elle raconte la vie, finalement assez banale, d'une famille française des années 60, où Georges de Caunes présentait le journal et où les enfants regardaient Kiri le Clown et La Maison de Toutou. Ensuite parce qu'on ne peut que s'attacher au personnage central, ce voyageur immobile qui rêve de grandes aventures alors qu'il est incapable de dépasser le quartier du Gros Caillou où il habite, voire l'appartement maternel qu'il occupe depuis toujours. Enfin parce que dans ce récit pourtant pétri d'humour - les séances chez le psy, les faux départs vers des terres lointaines, les quiproquos autour de l'urne -, affleure la difficulté de se construire, de s'accepter et de faire la paix entre le passé - en l'occurrence celui de sa mère - dont on ne sait pas tout et le futur on ne connaît encore rien.

 
Mon p'tit Blog : Un bon plaisir de lecture. Entre la quête du voyage, sa nostalgie immuable, et les empêcheurs de tourner en rond que sont la dépression, les non-dits familliaux, la solitude familière. Mais surtout une très belle façon d'explorer le départ, l'appel de terres inconnues pour un personnage qui au final, lui, ne semble jamais prêt à quitter ses propres murs ! En tout cas, il sait nous en donner le goût...
Extrait : "Sur un navire, on appelle les oeuvres mortes la partie qui dépasse de la ligne de flottaison, les oeuvres vives la partie immergée. Ce qui reste caché est vivant."

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